Chômage : Hollande veut sauver... son emploi, ironise la presse
Critique, dubitative voire ironique: la presse de ce lundi 18 est plus que réservée sur le plan d'urgence contre le chômage que doit détailler François Hollande et dont la réussite conditionnera sa candidature à un second mandat.
"Chômage: le plan de Hollande pour être candidat" (Le Figaro). "Hollande cherche un plan pour son emploi" (La Voix du Nord). "Chômage: le calcul de Hollande" (Le Parisien/Aujourd'hui en France). C'est d'un titre mordant que plusieurs quotidiens résument l'enjeu très personnel des annonces présidentielles. Ce qui est sûr aux yeux des éditorialistes, c'est que "le président de la République ne possède plus beaucoup de cartouches dans sa gibecière. Celle qu’il va tirer aujourd’hui est sans doute la dernière", explique dans La Voix du Nord Matthieu Verrier.
"Hollande fait tapis", abonde Yann Marec du Midi libre, comparant le plan élyséen à une ultime tentative "comme dans les jeux de hasard" où le chef de l’Etat joue son va-tout sur "sa dernière main en matière d’emploi". Cet "énième +pacte+ contre le chômage donne une dernière chance au pouvoir de respecter ses engagements et de se mettre en règle avec lui-même", confirme Jean-Louis Hervois dans La Charente libre, mais "les mots seront insuffisants pour convaincre, il faudra faire parler les chiffres".
Sur le fond des mesures envisagées, Alain Dusart dénonce dans L'Est républicain "la grosse ficelle" présidentielle qui "ressemble au câble d’amarrage d’un cargo" : "mettre un million de personnes en formation ou en apprentissage après avoir négligé cette noble filière, n’illusionne personne".
Il s'agit pour Libération de "privilégier une baisse statistique à une réelle réduction du nombre de chômeurs". Dans son éditorial, Laurent Joffrin moque "le masochisme français" et se prend à "espérer, si la tendance se poursuit, si la croissance prend le relais, voir reculer le fléau qui le mine depuis tant d’années".
"Former coûte que coûte un chômeur ne lui garantit pas mécaniquement un emploi. En revanche, si l'objectif est d'occuper les demandeurs d'emploi et de les sortir des relevés mensuels du chômage, le président pourra peut-être se targuer d'un succès", fait remarquer Pierre Fréhel du Républicain lorrain. "Si personne ne conteste l’utilité de donner une formation aux chômeurs, chacun sait qu’il faut auparavant créer les conditions de leur embauche", à savoir "une baisse massive des charges et de la fiscalité, et une beaucoup plus grande flexibilité dans le droit du travail", insiste Gaëtan de Capèle dans Le Figaro.
Dans L'Opinion, Olivier Auguste se désole de voir que "sur les réformes de fond (...) -les seules à même de relancer durablement l’emploi, et sans vider des caisses déjà vides- la priorité, c’est de procrastiner".
Sans illusion, Etienne Lefebvre juge dans Les Echos que "le chef de l’Etat risque de décevoir une fois de plus tous ceux qui attendent de le voir se défaire des tabous et prendre des mesures chocs, sur le droit du travail par exemple".
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