Primaire de la droite : comment Bruno Le Maire veut rendre du pouvoir d'achat aux Français
Avec son Contrat présidentiel de plus de 1.000 pages, Bruno Le Maire entend donner des gages de crédibilité. Il y décrit même sa vision de la "France en 2022", notamment sur le pouvoir d'achat des ménages.
Son "pack de nouvelles mesures de justice" permettrait à une "famille-type" (un couple avec deux enfants) de gagner selon son revenu "250 à 300 euros de pouvoir d’achat supplémentaire par mois, sans compter les gains potentiels d’impôts sur le revenu et sur les éventuelles donations dont il bénéficierait".
Cette hausse du pouvoir d'achat passerait par une généralisation des taux de la CSG à 6%, contre 7,5% actuellement pour les revenus d'activité. De quoi faire gagner 250 euros par an à un smicard en revenu brut, 180 euros à un retraité "moyen" et 720 euros à un couple touchant le salaire médian français estimé à 2.088 euros bruts mensuels dans le programme du candidat (par erreur puisqu'il était, selon l'Insee, de 1.772 euros nets, soit environ 2.200 euros bruts, en 2013).
Autre source d'économies, la suppression des charges patronales pour les emplois à domicile. Dans les faits, l'abattement sera porté de 2 euros à 4,42 euros, soit 194 euros d'économies par mois pour une "famille-type" sur 80 heures de garde d'enfant.
Autre proposition, le retour du plafonnement du quotient familial à 2.336 euros la demi-part, contre 1.500 euros depuis 2014. Soit un gain allant jusqu'à 840 euros par demi-part et par an pour un ménage avec deux enfants.
Des chiffres qui ne peuvent que donner envie aux ménages français. Mais comme souvent ces promesses de campagne sont conditionnées à l'efficacité de leur financement. Cet effort envers les familles est chiffré par Bruno Le Maire à 20 milliards d'euros, près de la moitié du coût total de ses engagements qui est estimé à 55 milliards.
Or le projet de Bruno Le Maire prévoit d'être "entièrement financé par la réduction de l'intervention de l'Etat et par le recentrement de l'action sociale sur la solidarité": suppression de 10% des emplois publics (500.000 postes), amélioration de la productivité des agents de l'administration, suppression des contrats aidés. Ou encore de revenir sur "certaines interventions de l’Etat et des collectivités publiques dans la sphère économique", ce qui peut se traduire par un certain désengagement de la puissance publique tout comme une rationnalisation d'autres dépenses.
Autant de mesures annonciatrices d'une grogne sociale face à laquelle Bruno Le Maire devrait alors être inflexible, à supposer que sa majorité le suive, et que ses chiffres soient corrects. Tous ne sont en effet pas unanimement partagés comme l'impact de la suppression de l'ISF ou de certaines niches fiscales.
Autre élément troublant, la hausse du pouvoir d'achat telle que calculée par les équipes de Bruno Le Maire suppose qu'aucune mesure n'entraîne le moindre euro perdu pour les ménages. Certaines sources d'économies telle la restriction des APL en impliquent pourtant.
Le financement de ces mesures sera également tributaire de la croissance. Mais Bruno Le Maire se veut "réaliste" sur la question. Le candidat mise sur une croissance de 1,5% en 2017 et 1,8% en 2018. Des chiffres qui selon certaines projections semblent déjà optimistes.
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