Retraits, fusions, alliances : ultimes tractations avant le 2nd tour des régionales

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 08 décembre 2015 - 11:42
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Jean-Christophe Cambadélis.
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©Matthieu Alexandre/AFP
Jean-Christophe a annoncé le retrait des listes PS-PRG pour faire barrage au FN en PACA, dans le Nord et le Grand Est.
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A droite et, surtout, à gauche, les tractations d'après premier tour des régionales ont commencé. La fusion des listes de gauche, déjà actée dans plusieurs grandes régions, semble sur la bonne voie.

Il ne reste plus que quelques heures. Les candidats qualifiés pour le second tour des élections régionales de dimanche 13 ont jusqu'à mardi 18h pour déposer leurs listes, entre cacophonie socialiste dans le Grand Est et marche en avant du FN dans le Nord et en PACA. Jusque-là, les grandes manœuvres sont ouvertes pour tenter de former des coalitions avec les listes qui ont obtenu au moins 5% des voix au premier tour, le seuil qui les autorise à fusionner.

A gauche, l'entre-deux tours a débuté en fanfare, avec la décision de Jean-Pierre Masseret, tête de liste socialiste en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, de se maintenir malgré les consignes de retrait de la direction nationale du PS pour faire barrage au Front national. "Pas de retrait pour moi", a martelé le président sortant de Lorraine, dont la liste de second tour a été déposée dès lundi 7.

Mais la pression pour le retrait des grands élus PS de la région se fait de plus en plus forte. Et à Paris, le Premier ministre Manuel Valls l'a exhorté lundi à "être digne" et à se retirer d'ici à ce mardi soir. Quelle que soit sa décision finale, le Premier ministre, à l'unisson du patron du PS Jean-Christophe Cambadélis, a appelé à voter pour la droite dans cette région.

Grogne également en PACA, où l'idée que la gauche ne dispose d'aucun élu au conseil régional pour les six ans qui viennent dans l'un de ses bastions historiques passe mal. Des élus de gauche refusent la décision de la direction du PS d'exiger le retrait de la liste PS-PRG de Christophe Castaner et appellent à son maintien.

Discussions constructives en Ile-de-France, où Claude Bartolone (PS), Emmanuelle Cosse (EELV) et Pierre Laurent (FG) ont annoncé la fusion de leurs listes. Un accord sur "une base politique et programmatique", dont le candidat PS sera la tête de liste régionale. Avec "un total de 40% au premier tour", les listes de gauche espèrent l'emporter sur celle de Valérie Pécresse (LR), arrivée en tête avec 30,51%.

A gauche, il s'agit de rassembler le Front de gauche et Europe Ecologie Les Verts autour du PS. Un objectif en bonne voie puisque des accords ont également été scellés dans les Pays de la Loire ou encore en Normandie, notamment. La seconde région étant encore considérée comme "gagnable" par les états-majors compte tenu du total du bloc de gauche au premier tour (36,70%). La droite, elle, dispose de moins de réserves de voix.

Arrivé troisième dimanche, loin derrière le FN et la liste PS-PRG en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Dominique Reynié (LR-UDI-MoDem-CPNT) a déposé sa liste de second tour lundi. "C'est parti, c'est imprimé, c'est déposé", a-t-il claironné. Face à lui, Carole Delga (PS-PRG) a fusionné la sienne avec celle de Gérard Onesta (EELV-FG), pour affronter la droite et, surtout, le FN Louis Aliot, arrivé bon premier. L'ex-secrétaire d'Etat socialiste devrait toutefois l'emporter avec un bloc de gauche cumulant 39,67%. Rassemblement également en Rhône-Alpes-Auvergne, où la tête de liste PS Jean-Jack Queyranne a rallié les listes PCF mais aussi EELV-PG.

La droite comme la gauche n'ont plus que quelques jours pour mobiliser une partie de leur propre électorat qui a boudé les urnes dimanche, avec 50% d'abstention au niveau national.

Le FN, dont les électeurs étaient très mobilisés dès le premier tour, aborde au contraire le second en confiance, fort de ses 40% des voix en PACA et dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie. La liste de Marine Le Pen a été déposée lundi, Florian Philippot à Strasbourg et Sophie Montel à Dijon déposeront les leurs ce mardi avant de participer à des réunions publiques.

Dès lundi soir, la campagne électorale a redémarré dans l'urgence, avec quasiment au même moment Marine Le Pen sur France 3, Nicolas Sarkozy au journal de 20h de France 2 et Manuel Valls à la même heure sur TF1. Parcours croisés pour le Premier ministre et l'ancien chef de l'Etat, tous les deux attendus ce mardi devant le groupe parlementaire de leurs formations respectives à l'Assemblée nationale.

Dans la soirée, Nicolas Sarkozy sera en meeting à Rochefort (Charente-Maritime) et tiendra plusieurs réunions publiques les jours suivants.

Arrivé largement en tête dimanche en Bretagne avec près de 35% des voix, le ministre-candidat Jean-Yves Le Drian (PS) sera mardi chez le volailler Doux dans le Finistère, pour une fin de campagne sans trop d'inquiétude.

 

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