Soutien financier aux policiers de l’affaire Zecler : le préfet Lallement fait encore parler de lui

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FranceSoir
Publié le 08 décembre 2020 - 12:11
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Christophe Castaner et Didier Lallement à Paris, le 21 mars 2019
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© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
Le préfet Didier Lallement a octroyé la protection fonctionnelle aux policiers mis en examen
© Christophe ARCHAMBAULT / AFP
En accordant la protection fonctionnelle aux trois policiers mis en examen dans l’affaire Zecler, le préfet Didier Lallement se retrouve au cœur d’une nouvelle polémique. 
 
A l’origine, un tract du syndicat UNSA Police diffusé dans la nuit de dimanche à lundi annonce :
 
« Le préfet de police octroie à nos collègues du 17e arrondissement de Paris la protection fonctionnelle »
 
L’information a ensuite été confirmée au journal Libération, à la fois par la préfecture de police de Paris et par le cabinet du ministre de l’Intérieur. Gérald Darmanin aurait lui-même été « avisé » de cette décision, toujours selon Libération. 
 
Concrètement, les policiers mis en examen dans l’affaire Zecler [1], du nom de ce producteur de musique roué de coups, verront donc leurs frais de justice pris en charge par la collectivité publique, et c'est le préfet Lallement en personne qui aurait pris cette décision. 
 
Qu’est-ce que la protection fonctionnelle ?
 
Pour reprendre la définition du site très officiel Service-public.fr, la protection fonctionnelle « désigne les mesures de protection et d’assistance dues par l’administration à tout agent victime d’une infraction dans l’exercice de ses fonctions ou en raison de ses fonctions ». Elle s'adresse aussi aux agents publics  « poursuivis en justice par un tiers pour une faute commise dans l'exercice de ses fonctions à condition qu'il n'ait commis aucune faute personnelle ».
 
Par faute personnelle, on entend, notamment, « le caractère inexcusable du comportement de l'agent au regard des règles déontologiques ou par l'intention qui l'anime ». 
 
Si elle n’est pas automatique, la protection fonctionnelle, pour laquelle les agents doivent déposer un dossier, n’a rien d’exceptionnel. Libération souligne d’ailleurs qu’en 2018, 34 dossiers avaient été acceptés et 25 refusés par la seule préfecture de police de Paris.
 
Un préfet qui fait du bruit 
 
Mais une fois encore, on retrouve sur le devant de la scène, et surtout au cœur de la polémique naissante, le préfet Didier Lallement. Il est en effet nommément cité comme celui qui a accordé ce soutien financier aux policiers mis en examen. 
 
Nommé en mars 2019, en pleine crise des Gilets jaunes (ceux qui ne « sont pas de son camp », comme il l’avait lui-même déclaré), Didier Lallement est connu pour sa ligne dure face aux manifestants. 
 
Il est aussi celui qui en avril avait estimé face caméra (de BFM-TV) et au sujet des personnes infectées au Covid-19 que « ceux qui sont aujourd’hui hospitalisés, qu’on trouve dans les réanimations, sont ceux qui au début du confinement ne l’ont pas respecté ». Avant, certes, de s’excuser.
 
Ces dernières semaines, le nom du préfet Lallement est encore ressorti après l’évacuation musclée de la place de la République, le 23 novembre, puis dans l’affaire Zecler. Aux voix qui réclamaient la démission de Didier Lallement, le ministre de l’Intérieur avait alors répondu sèchement (sur France 2) : 
 
« Trouver des boucs-émissaires n’est pas ma façon de faire »
 
[1] Les policiers ont été mis en examen le 29 novembre pour « violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique », avec circonstances aggravantes, et pour « faux en écriture publique ». Deux d’entre eux ont été incarcérés. 
 

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