Interview de Saad Hariri : l'ex-Premier ministre déclare qu'il sera "bientôt" de retour au Liban
Alors que le Liban continue de s'enfoncer dans une crise politique majeure depuis la démission surprise de son Premier ministre Saad Hariri le 4 novembre dernier, ce dernier a pris publiquement la parole dimanche 13 pour clarifier sa situation.
"Je suis libre ici, si je veux voyager demain, je voyage", a expliqué le fils de Rafik Hariri lors de son entretien à Riyad (Arabie saoudite) avec la chaîne de télévision Future, qui lui appartient. "J'ai écris ma démission de ma main, et j'ai voulu provoquer un choc positif", a-t-il fait savoir. Saad Hariri a également tenu à réfuter la thèse promue de nombreux responsables politiques libanais qui veut que ce soit l'Arabie saoudite qui l'ait poussé à la démission et le retiendrait en otage.
Il a précisé qu'il se rendrait prochainement à Beyrouth afin "d'entamer les procédures constitutionnelles nécessaires" à sa démission, que le chef de l’Etat, Michel Aoun, proche du Hezbollah a refusé d’accepter en l’état.
Lors de l'annonce de sa démission, Saad Hariri, leader sunnite, avait dénoncé la "mainmise" du Hezbollah et de l'Iran sur les affaires intérieures du Liban. "On ne peut pas continuer au Liban de la sorte, avec les ingérences de l'Iran, avec un mouvement politique qui pratique ces ingérences avec lui", a réitéré dimanche soir Saad Hariri en référence au mouvement chiite libanais.
La démission de Saad Hariri pourrait remettre en cause le fragile équilibre politique libanais qui a permis l'élection au poste de président de la République du chrétien Michal Aoun le 31 ocotbre dernier avec le soutien du Hezbollah. Un poste vacant depuis 2014 et la démission de Michel Slimane.
Saad Harirri a toutefois prudemment indiqué dimanche qu'il pourrait "revoir sa démission" si les interventions de certains acteurs libanais dans les conflits régionaux cessaient, alors que le Hezbollah est engagé dans la guerre civile syrienne au côté du régime de Bachar al-Assad.
La France a salué lundi 13 une "certaine détente" après l'annonce de Saad Hariri, tout en avertissant qu'elle engagerait d'autres "initiatives" en lien avec l'ONU si la crise libanaise n'est pas rapidement débloquée. Dans un communiqué publié dimanche après s'être entretenu avec Michel Aoun au téléphone, Emmanuel Macron a souligné "la nécessité de maintenir la continuité des institutions étatiques (...) dans le cadre de la politique de dissociation vis-à-vis des conflits de la région et en particulier de la Syrie, afin de préserver la souveraineté et la stabilité libanaises".
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