Contrôle des chômeurs : moins de 6% de "profiteurs" radiés en un an
Les déclarations sur les chômeurs qui profiteraient du système (et des allocations) ou n'en feraient pas assez pour retrouver du travail se sont succédé ces dernières semaines. Ce sujet sensible, tabou pour certains, a été passé au crible par Pôle emploi depuis un peu plus d'un an et la généralisation des contrôles à la recherche effective d'emploi. Et le résultat révélé par Les Echos ce jeudi 9 est assez éloigné du cliché du "tous des fainéants".
En effet, sur quelque 270.000 inscrits à Pôle emploi contrôlés, la grande majorité (86%) ont démontré qu'ils satisfaisaient à l'obligation d'accomplir des "actes positifs et répétés en vue de retrouver un emploi, de créer ou de reprendre une entreprise". Et parmi les 14% restant, plus d'un tiers ne touchaient de toute manière plus aucune aide. Par ailleurs, 23% relevaient du régime de solidarité, qui s'adresse aux chômeurs ayant épuisé leurs droits et ont travaillé cinq ans sur les 10 dernières années et à certaines catégories exclues de l'assurance chômage.
Parmi les 14% qui n'ont pas pu justifier de leurs droits, moins de la moitié (40%) étaient donc effectivement indemnisés par l'Unédic. Cela ne représente en définitif que 5,6% des 270.000 personnes interrogées. Un taux qu'on peut supposer légèrement supérieur à la réalité des près de 6 millions de chômeurs (toutes catégories confondues) que compte la France. En effet le panel de personnes interrogées a été en partie ciblé vers des profils susceptibles de toucher des droits indus.
Ces contrôles lancés sous le quinquennat de François Hollande étaient présentés comme un moyen de pallier au offres d'emplois insatisfaites mais avaient sans surprise provoqué une levée de bouclier des syndicats. Ils sont censés d'abord accompagner le demandeur d'emploi vers une recherche active avant de sanctionner.
Ce vieux débat sur le contrôle des chômeurs avait été ravivé par Pierre Gattaz en octobre. Le président du Medef avait notamment évoqué la possibilité d'un contrôle journalier, critiquant ceux qui "partent en vacances" et sont tout de même indemnisés. Des propos par la suite repris par le secrétaire d'Etat Christophe Castaner et plus récemment par le député LREM Damien Adam.
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