Dassault Aviation mise sur les Rafale pour compenser l'aviation d'affaires

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Par AFP
Publié le 08 mars 2017 - 14:26
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Le PDG du groupe Eric Trappier au cours d'une conférence de presse le 8 mars 2017 pour présenter les
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Le PDG du groupe Eric Trappier au cours d'une conférence de presse le 8 mars 2017 pour présenter les résultats 2016 à Saint-Cloud, près de Paris
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Dassault Aviation espère prolonger les bonnes performances de son avion de combat Rafale à l'export en 2017 pour compenser la morosité prolongée du marché de l'aviation d'affaires, après une année 2016 compliquée.

L'avionneur a affiché un bénéfice net multiplié par 2,7 à 379 millions d'euros en 2016 (contre 141 millions en 2015), mais grâce à des éléments de change.

Le résultat net ajusté, hors éléments de change en particulier, s'affiche en revanche en recul de 20% à 384 millions d'euros. Sa marge opérationnelle a nettement reculé à 6,1% contre 8,6% en 2015 et son chiffre d'affaires a baissé de 14%.

Le fabricant du Rafale espère voir la situation s'améliorer en 2017 et prévoit un chiffre d'affaires "supérieur" à celui de 2016 grâce aux ventes de son avion de combat à l'export.

Si le contrat de vente de Rafale à l'Inde a été "une grande réussite", l'année 2016 a été "pleine d'incertitudes géopolitiques" liées au Brexit, aux tensions autour de la Russie et à l'élection du nouveau président Donald Trump aux Etats-Unis, a souligné le PDG du groupe Eric Trappier au cours d'une conférence de presse.

M. Trappier a également évoqué sur le plan économique les fluctuations du prix du pétrole et de l'euro par rapport au dollar et de "grands pays clients du Falcon", son avion d'affaires, "qui restent au ralenti, comme le Brésil ou la Chine".

Le groupe a engrangé 21 commandes nettes de Falcon en 2016, poursuivant le recul observé l'année précédente (25 commandes nettes) en raison de la faiblesse du marché et 36 commandes d'avions de combat Rafale avec la signature du contrat avec l'Inde.

Le marché de l'aviation d'affaires est plongé "dans une morosité accrue, et un contexte de guerre des prix intense", a souligné M. Trappier ajoutant que la vente d'avions neufs est freinée par celle d'appareils d'occasion, qui eux mêmes subissent une dépréciation.

- Redémarrage progressif -

En 2017, l'objectif est de livrer 45 Falcon et 9 Rafale (1 à la France et 8 à l'Égypte), de "vendre des Falcon et d'obtenir d'autres contrats Rafale Export".

Si le PDG reste "optimiste" pour un redémarrage des ventes d'avions d'affaires, il estime qu'il se fera "petit à petit" et "plutôt en 2018".

Ce segment souffre depuis la crise financière de 2008 et connaît un nouvel accès de faiblesse depuis deux ans, alors qu'il était en voie de rétablissement.

De plus, Dassault Aviation a été contraint de repousser l'entrée en service du Falcon 5X en raison de retards dans le développement du moteur Silvercrest par le motoriste aéronautique Safran. Ces retards ont conduit à la définition du nouveau calendrier du programme Falcon 5X, avec un report des premières livraisons clients de fin 2017 à début 2020.

Au 31 décembre 2016, le carnet de commandes du groupe comptait 110 Rafale et 63 Falcon, pour un montant total de plus de 20 milliards d'euros (contre 14 milliards en 2015).

En vue de la réalisation des "offsets" (contreparties) liées au contrat Rafale en Inde, une joint venture a été créée en février avec le groupe indien Reliance.

Dans ce cadre Dassault souhaite s'"implanter durablement en Inde" pour y devenir un "acteur économique et prétendre à obtenir d'autres contrats", a ajouté M. Trappier.

Il a notamment évoqué un appel d'offres pour 57 avions de combat multirôles pour la marine indienne ainsi que l'obtention de "tranches complémentaires" de la commande initiale de 126 Rafale évoquée par l'Inde.

"0n est passé de 126 à l'origine à 36 pour pouvoir initier les premiers contrats" rapidement, a souligné M. Trappier.

Sur le plan social, le PDG a précisé que le groupe avait provisionné 39 millions d'euros pour permettre des départs anticipés à la retraite de salariés avec une "incitation financière" et "sur la base de volontariat".

"Il n'y a pas de plan social", a-t-il ajouté précisant qu'il y avait des discussions avec des salariés. "Ca va être des centaines de salariés", a-t-il ajouté.

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