La chute de l'action Deutsche Bank entraîne les valeurs bancaires européennes

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 septembre 2016 - 15:44
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Depuis le début de l'année, la Deutsche Bank a vu son action fondre de plus de la moitié de son prix.
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L'action Deutsche Bank subissait ce vendredi une nouvelle dégringolade à la Bourse de Francfort, les inquiétudes sur la santé financière de la première banque allemande contaminant l'ensemble du secteur bancaire européen.

Ce vendredi 30 à 08h51 GMT, le titre de Deutsche Bank lâchait 5,52% à 10,28 euros. Il était même tombé plus tôt dans la matinée en dessous de la barre des 10 euros, pour la première fois. Depuis le début de l'année, la banque allemande a vu son action fondre de plus de la moitié de son prix et les séances des derniers jours ont été particulièrement difficiles.

En cause d'abord, la menace d'une amende record de 14 milliards de dollars aux Etats-Unis, réclamée par la justice américaine pour mettre un terme à un litige remontant à la crise des "subprime". La perspective d'une telle charge financière sur l'établissement, déjà en lutte avec une rentabilité en berne et une très longue liste d'autres litiges judiciaires, a enclenché un tourbillon de rumeurs, faisant fuir davantage les investisseurs.

Mercredi, le ministère allemand des Finances a dû fermement démentir la préparation d'un plan de sauvetage pour Deutsche Bank. Vendredi, le nouveau coup de grisou sur l'action Deutsche Bank trouvait son origine dans la désaffection de fonds d'investissement.

Deux sources proches du dossier ont indiqué à l'AFP que les fonds américains Millennium Partners et Capula Investment, ainsi que le fonds britannique Rokos Capital Management et sept autres entités avaient retiré leur argent auprès de Deutsche Bank.

La banque s'est empressé d'indiquer que de tels mouvements étaient habituels et qu'en parallèle, elle avait enregistré des entrées d'argent de la part d'autres gros investisseurs. Et dans une lettre aux salariés diffusé vendredi, son patron John Cryan a fustigé "certaines forces sur le marché, qui veulent miner la confiance en nous". Mais cela ne suffisait pas à mettre sous couvert la méfiance à l'encontre de Deutsche Bank.

"Quand je pense aux banques la nuit, je ne peux pas dormir...", s'amusait à commenter Clemens Bundschuh, analyste de la banque LBBW. "Les multiples tentatives pour calmer la situation tant du gouvernement, des autorités financières et de Deutsche Bank elle-même ont presque l'effet inverse chez les investisseurs", poursuit l'analyste.

Un avis partagé par Alexandre Baradez, analyste de IG France. La posture de statu quo adoptée par la banque et le gouvernement allemand ont tendance à "entretenir les inquiétudes sur les banques", estime-t-il, tandis que l'annonce de la désaffection des fonds "a mis un peu le feu aux poudres".

Et en effet, les inquiétudes autour de Deutsche Bank contaminaient l'ensemble du secteur bancaire européen, toujours observé d'un œil inquiet depuis la violente crise financière de 2008-2009. Le siège, à Francfort, de Commerzbank, deuxième banque allemande, qui va supprimer 9.600 emplois d'ici 2020. Photo prise le 11 janvier 2016

La compatriote de Deutsche Bank, Commerzbank, était la première à faire les frais. Son action plongeait de 5,42% à 5,49 euros.

La deuxième banque allemande va avoir fort à faire pour rassurer en fin de matinée lors une conférence de presse à Francfort, destinée à expliquer son plan de restructuration annoncé jeudi. Quelque 9.600 postes, soit près d'un emploi sur cinq dans le groupe, vont être supprimés et ses actionnaires peuvent faire une croix sur le versement d'un dividende jusqu'à nouvel ordre. Les autres valeurs bancaires européennes n'étaient pas plus épargnées.

Peu avant 09H00 GMT, à la Bourse de Paris, Société Générale perdait 3,67% à 29,69 euros. A Londres, Barclays cédait 3,05% à 162,10 pence et RBS 2,26% à 173,10 pence, quand à Madrid, Santander lâchait 3,98% à 3,79 euros et BBVA 3,35% à 5,17 euros.

En Suisse aussi, UBS abandonnait 3,07% à 12,63 francs suisses et Credit Suisse 3,41% à 12,17 francs suisses.

A 09h GMT, à Milan, Unicredit perdait aussi 3,83% à 1,958 euro et Mediobanco 2,09% à 5,63 euros. "Le secteur financier étant la branche la plus sensible et la plus fragile, les incertitudes peuvent vite avoir des effets secondaires non voulus", explique Robert Halver, analyste de la banque Baader. "Le battement d'aile d'un papillon peut provoquer l'éruption d'un volcan", illustre-t-il.

 

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