"Numéro Une" : Emmanuelle Devos, la cause des femmes (vidéo)

Auteur(s)
Jean-Michel Comte
Publié le 02 octobre 2017 - 19:20
Mis à jour le 13 octobre 2017 - 12:37
Image
Emmanuelle Devos Richard Berry Film Numéro Une
Crédits
©Pyramide Films
Entre Emmanuelle Devos et Richard Berry, c'est la guerre ouverte.
©Pyramide Films
Emmanuelle Devos interprète une femme d'affaires qui ambitionne de devenir la première femme PDG d'un groupe du CAC-40 dans "Numéro Une", qui sort ce mercredi. Ce film réalisé par Tonie Marshall défend la cause des femmes mais prend aussi des allures de polar au sein du monde de l'entreprise.

Dans la vie privée, dans le monde politique, dans l'entreprise, l'égalité entre hommes et femmes progresse chaque jour mais il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. C'est le message que défend Emmanuelle Devos dans le film Numéro Une, de la réalisatrice Tonie Marshall, qui sort ce mercredi 11 sur les écrans.

L'actrice y interprète Emmanuelle Blachey, une ingénieure brillante et volontaire, qui a gravi les échelons de son entreprise, le géant français de l’énergie, jusqu’au comité exécutif. Elle parle chinois couramment, a quelquefois le temps d'aller au club de gym, rentre trop tard chez elle le soir pour s'occuper de sa fille de 8 ans mais l'accompagne le matin à l'école, est mariée à un avocat anglais sympa aux affaires fluctuantes et qui ne s'offusque pas de gagner moins d'argent qu'elle.

Un jour, elle est approchée par un réseau de femmes d’influence, le Club Olympe, qui lui propose de l’aider à devenir la première femme PDG d’une entreprise du CAC-40. Il s'agit de "faire avancer la cause des femmes chaque fois que c'est possible", lui dit-on.

Les femmes du Club Olympe ont ciblé la présidence du plus grand groupe de distribution d'eau dont le PDG, gravement malade, n'a pas préparé sa succession. Le plus sérieux des candidats au poste est un grand patron, Jean Baumel (Richard Berry), homme de réseaux, macho et sûr de lui, épaulé par son âme damnée Marc Ronsin (Benjamin Biolay) qui manœuvre en coulisses et dans les cercles d'influence.

Avec une agence de communication, le Club Olympe met Emmanuelle Blachey sur les rails. Rencontre avec les grands patrons de presse, contacts avec les milieux francs-maçons, colloques et soirées avec d'autres hauts dirigeants, séances de média-training, interviews et photos dans la presse: "il faut qu'on vous voie partout", lui explique-t-on.

Mais Jean Baumel et Marc Ronsin, devant cette offensive, réagissent avec quelques coups tordus, notamment en privant le mari d'Emmanuel Blachey de ses principaux clients. Déstabilisation personnelle, dossiers confidentiels de transferts d'argent et d'opérations frauduleuses, documents compromettant sur la vie privée, tentatives d'intimidation, mise en cause de proches collaborateurs, tractations et rendez-vous secrets: la guerre est déclarée, de part et d'autre on sort les armes lourdes. C'est le prix à payer pour devenir numéro un… ou une.

Tonie Marshall, 65 ans, réalisatrice d'une dizaine de longs métrages depuis 1989, a au moins un point commun avec Emmanuelle Blachey: elle est la première femme –et toujours la seule à ce jour– à avoir reçu le César du… "meilleur réalisateur", en 2000 pour Vénus Beauté (institut). A l'époque, le film souffla même aussi le César du meilleur film aux deux favoris, Jeanne d'Arc de Luc Besson et La fille sur le pont de Patrice Leconte.

Dans Numéro Une, elle montre une belle maîtrise de la réalisation en donnant à cette histoire féministe des allures de vrai polar, avec suspense et rebondissements, dans le monde des affaires que la journaliste du Monde Raphaëlle Bacqué, qui a participé au scénario, l'a aidée à décrire avec réalisme. Emmanuelle Devos est très crédible dans le personnage, Richard Berry un peu caricatural, et Benjamin Biolay diaboliquement mystérieux.

Le ton général, avec quelques respirations intimistes et malgré des personnages masculins pas très affinés, n'est pas du militantisme féministe pur et dur et, explique la réalisatrice, "Numéro Une se veut un film positif, et le contraire d’un film victimaire. Le discours victimaire me met souvent mal à l’aise. Je sais que le +doute+ est un sentiment partagé par presque toutes les femmes mais, même atteintes ou blessées, nous devons essayer d’être dans l’avancée, toujours croire que les choses peuvent changer".

Le combat continue, donc, et il n'est pas perdu d'avance. Tonie Marshall se veut optimiste pour l'avenir, un rien utopiste: "Dans Numéro Une, je voulais défendre l’idée que s’il y avait entre 40% et 50% de femmes à la tête des entreprises, le type de gouvernance changerait. On accéderait à un capitalisme plus dialoguant, où entreprendre, lutter et gagner ne serait plus synonyme de guerre de tranchées. Les femmes sont fortes pour le dialogue. Un dialogue plus souple souvent que celui des hommes. Et discuter, c’est l’essence même de l’entreprise, du désir de s’associer, de faire des partenariats".

À LIRE AUSSI

Image
Thierry Lhermitte Daniel Auteuil Richard Berry Film "Nos femmes"
"Nos femmes" : Daniel Auteuil, Richard Berry et Thierry Lhermitte, les chers amis (VIDEO)
Richard Berry, Daniel Auteuil et Thierry Lhermitte sont les meilleurs amis du monde dans "Nos femmes", et leur amitié est mise à l'épreuve. Le film, réalisé par Richar...
29 avril 2015 - 03:04
Culture
Image
Le secteur de l'automobile accélère de 28%, ici l'usine PSA de Mulhouse le 29 avril 2015
CAC 40 : plus de 51 milliards d'euros de profits en six mois
Les bénéfices des entreprises du CAC 40 ont augmenté de 28% au premier semestre, portés par l'automobile, le luxe et plusieurs cessions, dépassant ainsi 51 milliards d...
03 août 2017 - 19:29
Tendances éco
Image
L'émission La Nouvelle Star.
"La Nouvelle Star" : Benjamin Biolay et Dany Synthé, les nouveaux membres du jury
Ils ont dit oui. Le chanteur Benjamin Biolay et le producteur Dany Synthé ont confirmé ce vendredi au "Parisien" qu'ils rejoindront à la rentrée prochaine le jury de "...
09 juin 2017 - 18:15
Culture

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.