Hauts-de-Seine: prison avec sursis pour avoir réduit en esclavage une adolescente malienne


Le tribunal a tranché: Astran a bien été victime d'esclavage de la part de sa cousine qui, pendant cinq ans l'a forcée à travailler sans rémunération et en entravant sa liberté.
Le tribunal correctionnel a condamné ce lundi 19 à 18 mois de prison avec sursis une femme de 54 ans. Entre 2000 et 2005, la femme qui a accueilli sa cousine venue du Mali alors qu'elle n'avait que 13 ans a réduit la malheureuse au travail forcé.
Celle qui n'était qu'une adolescente se retrouvait à être au service de sa cousine jusqu'à 18 heures par jour, sept jours sur sept, sans recevoir aucune gratification et en ayant vu ses papiers d'identité confisqués. Ses tâches consistaient à l'entretien du foyer (qui a compté jusqu'à neuf personnes), les courses et l'accompagnement des enfants à l'école. Hormis cela, elle ne pouvait jamais sortir de l'appartement de Châtenay-Malabry où vivait sa cousine et sa famille
Le calvaire ne finira qu'en 2005. La jeune Astran commençant à suivre des cours d'alphabétisation, elle se décide sur les conseils d'un garçon à s'enfuir de l'appartement. Elle est alors assistée par le Comité contre l'esclavage moderne (CCEM) pour débuter la procédure contre sa cousine.
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Lors de l'enquête, la cousine en question assurait verser de "l'argent de poche" à la jeune fille qui effectuait des travaux ménagers "comme l'ensemble des enfants". Elle a nié cependant toute privation ou sanction physique.
Le tribunal correctionnel a suivi les réquisitions du procureur et, outre la peine de prison avec sursis, l'accusée devra verser 60.000 euros de dommages et intérêts à Astran, aujourd'hui âgée de 31 ans.
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