Sens : un premier couvre-feu décrété en France
C'est dans cette ville que l'un des dispositifs de l'état d'urgence a été appliqué pour la première fois. Sens dans l'Yonne est sous couvre-feu depuis le 20 novembre et jusqu'à lundi matin. Cette première nationale concerne spécifiquement un quartier dit "sensible" de la ville, les Champs-Plaisants et ses 6.000 habitants. La décision a été prise par le préfet de l'Yonne, Jean-Christophe Moraud après une perquisition qui s'est déroulée dans la nuit de jeudi à vendredi. Des armes à feu et des faux papiers ont été trouvés rue Corneille et un couple interpellé, avant d'être libéré dans la soirée.
Les habitants de ce quartier ont désormais interdiction de circuler à pieds ou en voitures de 22 heures à 6 heures du matin. "La municipalité rappelle qu’elle mettra tous les moyens nécessaires pour s’assurer de la bonne application de ce dispositif", a fait savoir la mairie dans un communiqué. "En parallèle et suite à l’état d’urgence décrété par le Président de la République, la Ville met en place des mesures renforcées en étroite collaboration avec les services de l’Etat pour renforcer la sécurité au sein des établissements municipaux dans le cadre du plan vigipirate".
Ainsi, certains bâtiments municipaux fermeront à 19 heures et une visite des établissements scolaires a eu lieu pour vérifier l’application des dispositifs du plan vigipirate. "Certains habitants croyaient qu’ils allaient devoir rester cloîtrés chez eux pendant trois jours", raconte la maire, Marie-Louise Fort (Les Républicains) au journal Le Monde. Selon L'Yonne Républicaine, plusieurs autres perquisitions administratives ont été opérées bdans les villes de Villeneuve-la-Guyard et Saint-Valérien, "de manière combinée et coordonnée". Elles ont abouti à l'interpellation "d'un homme âgé de 30 ans à Saint-Valérien. Et d'un dernier homme, de 32 ans, à Villeneuve-la-Guyard".
L'état d'urgence est entré en vigueur le 13 novembre, après les attentats à Paris et Saint-Denis qui ont fait 130 morts et plus de 350 blessés. Vendredi, un projet de loi visant à le prolonger de trois mois a été adopté massivement par l'Assemblée nationale puis le Sénat. Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé que la loi serait promulguée "avant la fin de la semaine". Avec ce dispositif, les préfets peuvent également assigner à résidence toute personne dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre public interdire le séjour dans certaines parties du territoire à toute personne susceptible de créer un trouble à l’ordre public.
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