Sylvie Leclerc jugée en assises pour le meurtre de son compagnon
Sylvie Leclerc, 54 ans, est-elle une nouvelle Jacqueline Sauvage, qui aurait tué son compagnon pour se délivrer de son emprise? C'est la question que devra trancher la cour d'assises de Meurthe-et-Moselle à partir de ce lundi 21. Un soir de mai 2012, elle avait tué son compagnon, un rippeur de 58 ans, à bout portant avec un fusil d’une balle dans le thorax, tandis qu’il dormait dans le lit conjugal de leur appartement situé à Jarville-la-Malgrange, près de Nancy (Meurthe-et-Moselle). Aux voisins chez qui elle se réfugie peu après, elle justifiera son acte en disant qu'il la harcelait.
"Ce geste est celui d'une femme violentée pendant 35 années, un geste de survie libérateur", déclare son avocate, Me Nathalie Tomasini, qui explique que sa cliente était sous l'emprise de son compagnon. Bien que cette emprise n'ait pas été physique mais plutôt psychologique, le dossier présente, selon l'avocate, des similitudes avec un autre dossier qu'elle a aussi défendu: celui de Jacqueline Sauvage, 68 ans, condamnée en décembre à 10 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de son mari violent par les assises du Loir-et-Cher, avant de bénéficier d'une grâce partielle du président de la République.
Selon Me Nathalie Tomasini, "le point commun entre les deux dossiers est le phénomène d'emprise et le fait que le passage à l'acte soit déclenché par un stimulus qui ravive les traumatismes vécus depuis des années". Une version cependant vivement contestée par l'un des avocats de la partie civile, Me Rui Manuel Pereira. "C'est une femme fragile et sous emprise, mais ce n’était pas du fait de son compagnon, elle s’est enfermée elle-même dans ce processus", explique-t-il.
Lors des auditions, la quinquagénaire, qui enchaînait des emplois précaires, avait décrit un compagnon colérique, jaloux et impulsif, qui l’insultait, l'humiliait et la contraignait à mener une vie recluse. "Ils vivaient en vase clos", explique Me Pereira, en dénonçant que l'histoire soit "réécrite par la seule survivante".
Plusieurs expertises ont conclu à l’altération du discernement de l'accusée au moment des faits, ce qui laisse à la cour d’assises de Meurthe-et-Moselle, la faculté de réduire la peine encourue de la perpétuité à une peine de 30 ans de réclusion. Le verdict est attendu jeudi.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.