Cancer : et si l’odorat des fourmis aidait la médecine ?

Saviez-vous que les cancers pouvaient être détectés de manière olfactive ? En effet, les cellules cancéreuses produisent des composés organiques volatiles. Un nez formé peut les détecter. C’est la raison pour laquelle les chiens ont pendant longtemps été "utilisés" afin d’établir un diagnostic médical. Malheureusement, le dressage des chiens est extrêmement long. Selon une étude publiée par Karger, la formation de deux chiens nécessite près de cinq mois de formation et 1 531 essais de conditionnement pour réaliser 31 tests de mémoire : une fois ces cinq mois de formation passés, les deux chiens ont réussi à 90,3 % l’identification correcte de cancers du sein.

Les scientifiques ont essayé une autre solution plus simple en s’intéressant aux drosophiles. Selon Usbek et Rica, "ces insectes formaient des schémas neuronaux spécifiques pour les échantillons de cancer". Cependant, l’utilisation de ces derniers demandait des ingénieurs très qualifiés pour effectuer le processus d’identification, ce qui se révélait trop complexe.

Les fourmis de l’espèce Formica fusca ont été identifiées comme pouvant être une bonne alternative pour la détection des cancers, selon une étude menée par une équipe de différents centres de recherche français. Grâce à un système de récompense, elles sont capables d’associer l’odeur des cellules cancéreuses et de dissocier une cellule cancéreuse d’une cellule saine. Leur formation est extrêmement rapide, car elle ne dure qu’une trentaine de minutes. De plus, elle est peu coûteuse : il suffit d’un peu de miel et d’insectes congelés deux fois par semaine pour les sustenter. Ces tests seraient accessibles partout au sein des institutions médicales, ce qui serait une solution simple et efficace.

À terme, les fourmis pourraient être un jour amenées à détecter d’autres odeurs, comme celles des stupéfiants, des explosifs, d’aliments avariés…