Facebook déclare la guerre aux "pièges à clics"

Pour lutter contre la prolifération des titres racoleurs, le réseau social Facebook a annoncé jeudi 4 qu’il allait procéder à une énième refonte de son algorithme pour "nettoyer" son fil d’actualité des "pièges à clics" et affirmer sa position de plateforme sérieuse.

"Il attend une femme pendant 10 jours à l’aéroport. Et le PIRE est arrivé", ou encore "Elle se présente devant le juge sans pantalon, la suite va vous surprendre!" Ces titres d’articles, souvent accompagnés de vidéos, sont connus de tous les internautes, ce sont des "pièges à clics". Sur Facebook, Google Actu ou encore Twitter, il n’est pas rare d’en croiser, et même… de cliquer. Pas la peine de culpabiliser, ces "pièges à clics" s’adressent à tout le monde et il est facile de se laisser distraire. Mais la plupart des internautes pourraient s’en passer, car leur contenu est très souvent décevant et inintéressant. 

Pour le réseau social de Mark Zuckerberg, tout doit disparaitre s'il ne veut pas que sa plateforme soit "spammée" par du contenu inutile et que ses utilisateurs ne l’utilisent plus comme médium d’information. Les "clickbaits", ou appât à clics, sont des articles dont les titres omettent une information permettant d’en comprendre le contenu, qui exagèrent le contenu ou bien qui trompent le lecteur.

Ces articles ont tendance à remonter dans le fil d’actualité, au détriment des contenus plus pertinents mais seront désormais repérés par Facebook, catégorisés et relégués au second. Les sites qui ne respecteraient pas la nouvelle "règle" de Facebook verraient leurs nombres de visiteurs baisser significativement…

Pour arriver à ce résultat, le contenu exact de leur algorithme est inconnu mais ils utiliseront un mélange de reconnaissance de texte, d’analyse sémantique et de classification automatisée.

Facebook multiplie depuis des années les tentatives pour gagner en crédibilité en s’en prenant aux informations fausses et aux arnaques, puis aux articles sur lesquels les internautes ne restaient que quelques secondes. La sanction est toujours la même: masquer ces publications en modifiant leur positionnement dans le fil d’actualité.

L’entreprise a pris soin de rassurer les médias dits "sérieux": "Si vous postez cinquante fois par jour et qu’il y a un piège à clic parmi tous les articles, cela ne devrait pas avoir d’effets sur vous" a expliqué un cadre de la firme, Adam Mosseri, à TechCrunch. Il a aussi précisé que Facebook ne rendra pas publiques les règles exactes mises en place pour identifier les "pièges à clics" car "sinon ils réussiront à les renverser pour les contourner".

La majorité des médias dépendent aujourd’hui du réseau social pour toucher son lectorat, bien plus que de Twitter. Ce communiqué montre encore une fois que bien que la multinationale prône la transparence, elle peut choisir le destin d’un média tout en restant opaque sur ses algorithmes.